Rencontre avec Hervé RIVAL, gérant fondateur du Bureau d’étude Fluide RVI

Interview
Rencontre avec Hervé RIVAL, gérant fondateur du Bureau d’étude Fluide RVI


Cas d’application

juin 2022

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Depuis l’entrée en vigueur de la RE2020 en 2022, la filière construction française poursuit sa transformation vers des pratiques plus durables et responsables. Aujourd’hui en 2025, face à des exigences environnementales toujours plus fortes — avec la RE2020 et l’approche cycle de vie renforcée —, la prise en compte du carbone est devenue un critère central dans tous les projets.

Pour évoquer cette évolution, Hervé Rival, fondateur du Bureau d’Études Fluides RVI, partage son regard sur les avancées du secteur, les défis relevés, et l’importance des outils numériques dans cette nouvelle ère.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je suis Hervé Rival, fondateur et gérant du Bureau d’Études Fluides RVI, actif depuis 2000 dans l’ingénierie fluide et thermique appliquée au bâtiment.

 

Qu'est-ce qu'un BE Fluides ?

Un bureau d’études Fluides s’intéresse à l’ensemble des réseaux dans le domaine de la construction / réhabilitation. On parle de réseau sec, les courants forts, les courants faibles…  et de réseaux  humides tout ce qui est composé d’air et d’eau.  

La mission est de réaliser des études techniques en initiant les coûts à prévoir mais également de s’assurer du bon respect des normes en vigueur. Au fur et à mesure du temps, le BE Fluides s’est vu attribuer des notions de thermique, d’énergétique et aujourd’hui de carbone.

 

Pouvez-vous me parler de votre entreprise en quelques mots ? 

RVI assure les missions d’ingénierie thermiques, fluides et carbone auprès des grands acteurs économiques, pour la conception ou amélioration de leur patrimoine immobilier, nous visons l'optimisation énergétique et la performance environnementale.

Nous accompagnons une cinquantaine de projets par an, auprès de grandes enseignes, mais aussi des bailleurs sociaux en neuf et en réhabilitations, sur toute taille de projets. Ceci grâce à une quinzaine de collaborateurs très impliqués qui assurent toutes les phases de ces études et également le suivi en réalisation.

 

Le carbone et les problématiques environnementales

 

Qu’est-ce qui motive votre engagement autour du carbone ?

L’envie de participer grandement à ce chantier mondial qu’est la décarbonation, et l’envie de ramener pour nos générations futures une planète à un niveau correct de CO2 dans l’atmosphère. 

Il faut savoir que la sensibilisation a eu lieu dès les accords de Kyoto lors des  années 90 de par un accord international à diminuer les Gaz à Effet de Serre dont fait partie le dioxyde de carbone (CO2), qui est responsable de près de 65 % de l'effet de serre, et donc du réchauffement climatique.

 

Quels sont selon vous les enjeux principaux pour le secteur de la construction d'un point de vue environnemental ?

Les enjeux sont de taille afin d’assurer la réduction des émissions de carbone de façon significative. De par les choix et la mise en œuvre des matériaux respectueux de l’environnement, la réduction des consommations énergétiques lors des phases chantier, le travail collaboratif avec l’équipe de Maîtrise d’œuvre et le Maître d’ouvrage, c’est une véritable révolution.

 

Quels freins et opportunités voyez-vous ?

Le principal frein est l’inertie que cela implique pour tous les acteurs. Dans un premier temps, et comme pour toute nouvelle réglementation, Il faut se former, comprendre, digérer, fédérer puis appliquer, et enfin évoluer sans cesse afin d'atteindre les objectifs fixés en 2050. 

L’application est progressive, et l’ensemble des moyens et outils évoluent sans cesse. Les acteurs sont nombreux, les interactions se multiplient. Les opportunités sont : de nouveaux métiers et une nouvelle façon de travailler. Chacun peut y trouver sa place.

 

Le carbone et les problématiques environnementales

Et vous, quels sont vos enjeux, vos difficultés, vos atouts dans ce contexte ?

D’abord, je dirais que notre devoir est d’être complètement acteur, en nous impliquant pleinement dans ce nouvel enjeu. 

Réaliser des calculs et du conseil sur la partie thermique est habituel pour un BE Fluide. Ajouter la partie carbone est naturellement inscrit dans notre ADN, de par les GES. Mais apprivoiser et intégrer complètement la partie carbone à nos calculs,  c'est différent. La difficulté a été de ne pas prendre du retard, anticiper et évoluer, c’est ce que nous savons bien faire : la crise du Covid nous a mis plus rapidement que prévu sur les rails en nous intéressant et nous formant sur le sujet plutôt que d’attendre que l’économie reparte. 

Pris au jeu, nous avons à ce jour réalisé une vingtaine de projets en RE 2020 au stade du PC.

 

Quels sont vos enjeux, vos douleurs liés à la RE 2020 ?  Comment vous y êtes-vous préparé ?

Par une prise de conscience du travail collaboratif qu'il faut effectuer au plus tôt du projet, autour d'outils de plus en plus performants. Alors cela se passe très bien. L'équipe a pleinement pris conscience de ce nouvel enjeu et s'y intéresse grandement.

 

Comment le secteur va-t-il réussir sa transition environnementale ?

Par cette prise de conscience du travail collaboratif au plus tôt du projet et autour d’outils de plus en plus performants.

 

Le carbone et l’ACV au sein de RVI, comment ça se passe ? 

Cela se passe très bien, l’équipe a pleinement pris conscience de ce nouvel enjeu et s’y intéresse grandement, la période COVID nous a permis de nous former, et de tester déjà les outils nouvellement mis en place, notamment par le biais de Vizcab.

 

Quels sont vos principaux défis et enjeux à chaque étape du projet, de l’amont à l’aval ?

Principalement d’avancer avec le 6ème critère qui est l’indice carbone des matériaux, et le suivi de la nouvelle organisation mise en place.

 

Et avec les autres acteurs, est-ce que les échanges sont faciles sur ces problématiques ?

Les échanges sont nombreux, ils sont simples pour ceux qui ont fait l’effort de comprendre, d’anticiper, nous avons proposé des premières études au stade PC dès fin 2021 sur des projets existants, réalisés sous la RT 2012, les acteurs qui se sont rapprochés de nous comprennent. Les autres découvrent aujourd’hui, il faut sans cesse expliquer, démontrer ..

 

L’ACV : est-ce simple ? Combien de temps est-ce que ça vous prend ?

La base n’est pas difficile, mais c’est long et dès la première phase, les mises à jour sont très importantes. Tout évolue tout le temps. La quantité réalisée sur l’an passée est d’une vingtaine d’études pour les MO qui souhaitaient anticiper, du coup les temps sont très variables, cela va de 1 à 6 jours, suivant si l’ACV est réalisée sur le choix d’un matériel différents, d’un lot, ou du projet complet, et si nous devons chercher à optimiser suivant le cahier des charges du client. 

Au final le temps varie donc : d’1 heure à 2 semaines…

 

L'ACV et la plateforme Vizcab : un duo gagnant

 

Quelles sont vos attentes envers une solution ACV performante ? 

Qu’il soit intuitif et qu’il permette un gain de temps lors de la saisie des études.

Pourquoi avoir fait appel à Vizcab ? 

Vizcab répondait complètement à notre recherche d’un outil novateur et très orienté de base sur l’ACV capable de nous accompagner dans ce nouvel enjeu.

Avez-vous eu des hésitations avant de souscrire à Vizcab ?

Non car convaincu de travailler en amont sur le sujet, et Vizcab était l’outil le plus intéressant sur le marché. 

Et qu’est-ce qui vous a convaincu de choisir l'outil Vizcab ?

Notre rencontre lors d’un salon, la présentation puis les essais ont été de suite concluants.

Comment utilisez-vous Vizcab ?

Nous l’utilisons en complément d’autres logiciels afin d’optimiser la saisie ACV et l’analyse des résultats. Par ailleurs les rapports sont très explicites et permettent un bon échange avec le Maître d’Ouvrage.

3 adjectifs pour décrire l'outil Vizcab ?

Intuitif, performant, novateur.

Qu’est-ce que vous aimez le plus au sein de Vizcab ? 

La détection automatique des fiches FDES et des lots. Enfin les rapports.

Pouvez-vous me décrire votre relation avec les équipes Vizcab ? 

Réactifs, à l’écoute et compétents à tous les niveaux !

Y-a-t-il une expérience qui vous a particulièrement marqué avec Vizcab ? 

Les deux premières expériences m’ont marqué. La première où l’objectif carbone n’était pas atteignable sous l’expérimentation E+C- de par les volontés minimalistes du Maître d’Ouvrage, et cela lui a été clairement démontré grâce à l’outil Vizcab. La deuxième lorsqu’un autre Maître d’ouvrage nous a donné carte blanche, et il a été simple d’arriver à l’objectif.

Pourriez-vous me parler d’un projet sur lequel l’utilisation de Vizcab a constitué un réel plus ?

Un projet de 80 logements sur Chambéry qui s’appelle le PIXEL, nous avons facilement atteint les objectifs dès le dépôt du permis lors de l’expérimentation E+C-, la plateforme Vizcab et ses différents modules ont été d’une aide sans faille.

Que pourriez-vous dire à l’un de vos confrères qui hésiterait à travailler avec nous ? 

C’est un excellent outil, très complémentaire de nos logiciels habituels et sans devenir exclusif.

 

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Antoine Delabre

: Antoine Delabre

Depuis dix ans, j'accompagne des entreprises dans la compréhension des marchés et des secteurs qui les entoure. J'ai rejoint Vizcab afin de mettre cette expérience au service d'un projet vertueux pour l'écologie.