Hello Benoît ! Peux-tu nous dire qui tu es et nous raconter ton parcours ?
Hello ! J’ai une formation d’ingénieur en informatique dans le domaine de l’Aviation Civile. Un cursus qui n’a a priori rien à voir avec la construction, mais qui m’a donné une conviction forte : lorsque l’on a bien compris les enjeux liés à une situation en apparence très complexe au sein d'un écosystème riche/varié, la technologie est capable de résoudre de grands problèmes..
J’ai rejoint le groupe Amadeus il y a quinze ans, et j’y ai occupé diverses fonctions : ergonome, analyste fonctionnel, manager, et responsable produit. A chaque fois j’ai cherché à mettre la technologie au service de nos clients, qu’il s’agisse de compagnies aériennes ou de voyageurs faisant leur check in à l’aéroport. Après un détour chez Symphony, j’ai rejoint Vizcab en octobre dernier !
Qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre Vizcab, et quel est ton rôle dans l’entreprise ?
Le premier aspect c’est l’enjeu : je recherchais un métier porteur de sens, avec un impact environnemental positif. Au-delà de ça, j’ai trouvé en Vizcab un projet dynamique, plein de choses à comprendre, une équipe jeune, motivée… Et sympathique !
J’exerce la fonction de Head of Products : mon travail consiste à construire la stratégie et la vision produit, à veiller à la bonne exécution de notre feuille de route, et à faire grandir la culture produits au sein de Vizcab.
Le plus important pour moi est de donner aux équipes produits les moyens de découvrir et comprendre les problèmes de nos utilisateurs et d’y répondre pour obtenir la satisfaction de nos clients.
Raconte-nous : ça se passe comment le produit chez Vizcab ?
Tout part toujours du client : quel est son besoin ? Pour servir quel objectif ? Comment est-ce que ça va se traduire dans ses tâches quotidiennes ? Après avoir bien compris ces aspects, on les priorise pour constituer notre feuille de route.
Nous avons organisé nos équipes à partir de la méthodologie Scrum, pensée pour délivrer de la valeur le plus vite possible au client. Concrètement, on prend une problématique précise, on y affecte une équipe composées de divers métiers (Ingénieurs en bâtiment, développeurs, UX) qui vont se focaliser sur la livraison d’une fonctionnalité. La règle pour que cela fonctionne : intégrer l’utilisateur à chaque étape !
Et alors « Accompagner les professionnels de la construction à chaque étape de leur projet » : comment est-ce que ça se traduit dans ton équipe ?
Tout ce que l’on fait doit servir à faciliter la tâche des professionnels qui doivent piloter les émissions de carbone de leurs chantiers, ou produire des études ACV. Pour cela, nous intégrons nos utilisateurs (ingénieurs, promoteurs, architectes, économistes) à chaque étape, du développement de nos produits.
C’est ce qui fait notre force : Eval a été co-développé avec des ingénieurs du bas carbone, qui se sont servi de notre outil au quotidien et nous ont fait remonter leurs retours qui nous ont servi de base. Pour résoudre l’équation coût-carbone en entrée de projet, nous travaillons depuis des mois en collaboration avec divers métiers (maîtrise d’ouvrage, et maîtres d’œuvres) sur notre nouveau Vizcab Explo.
Cela implique une très grande rigueur au quotidien, mais c’est la meilleure manière d’arriver à apporter des solutions concrètes et uniques aux professionnels de la construction ! Et puis tout cela est facilité par le fait que nous comptons plusieurs ingénieurs du métier dans notre équipe.
Quel bilan fais-tu de l’année écoulée ?
Pour accompagner une prise de conscience du marché de plus en plus rapide, notre rythme de développement s’est très largement accéléré et nous avons notamment pu livrer des fonctionnalités sur Eval très importantes comme l’import RSET, l’import de composants, la génération d’un rapport d’études automatisés… Des fonctionnalités qui font d’Eval le produit que le marché attend, qui permet de faire rapidement et sans effort son étude ACV.
Nous avons également renforcé la connaissance de nos utilisateurs avec beaucoup d’entretiens, de discussions, d’études, dans l’objectif d’affiner notre vision produit et de construire notre feuille de route pour 2022. Enfin, nous avons agrandi nos équipes et investi sur de nouvelles technologies plus robustes, plus fiables, et qui nous permettront de délivrer plus vite.
Justement, quelle est l’actualité 2022 pour Vizcab ?
2022 a démarré fort ! Dès les tous premiers jours de l’année nous avons mis au point un indicateur de performance environnementale et multi-critères des matériaux dans Vizcab Eval. Cette fonctionnalité, qui s’appuie sur une méthodologie transparente et rigoureuse, est en cours de revue par des pairs scientifiques et par un petit échantillon de testeurs.
Au-delà de cela, nous avons deux axes de travail forts pour ce trimestre.
Le premier c’est la résolution de l’équation coût carbone en phase amont d’un projet, avec la nouvelle version de Vizcab Explo. Depuis plusieurs mois, nous avons une équipe dédiée à temps plein sur ce sujet, et des bêta-testeurs de différents profils (architectes, BET, promoteurs, etc.) travaillent avec nous pour nous aider à leur mettre à disposition l’outil le plus optimal possible.
Le second, c’est d’accélérer le processus de production d’une étude ACV à partir d’un quantitatif sous format excel - que ce soit un DPGF, un DQE ou un BPU par exemple - issu de tout type de logiciels de métrés. Clairement un challenge, au vu de la diversité des formats, mais un vrai besoin du marché pour faciliter la réalisation des études carbones en lisant de manière intelligente les documents dans les mains de nos utilisateurs. Pour le relever, nous misons sur nos bases de données internes ainsi que sur notre expertise en data science.
Et en filigrane, nous travaillons aussi sur la dimension macro-composant. Ce niveau de granularité d’éléments fonctionnels d’un bâtiment est fondamental lorsque l’on souhaite aborder de manière multicritère des choix de produits. Cela permet également de modéliser très rapidement des constructions futures, ce que nous utilisons notamment pour Explo.
Nous allons renforcer la facilité de création des ACVs, notamment en ouvrant nos services via APIs pour se rapprocher des sources de données et limiter au minimum les saisies manuelles pour obtenir son ACV.
Nous continuons notre travail de proposer des solutions pour chaque acteur du domaine. Le contrôle et la garantie de qualité des ACVs est crucial.
Et à plus long terme ? Quelle vision pour Vizcab ?
C’est une question passionnante ! Nous sommes sur un marché très jeune, qui doit apprendre et se structurer, et nous pensons que nous avons un rôle à jouer dans son évolution.
Dans un premier temps, il faut que nous permettions aux entreprises de capitaliser sur la multiplication des études carbone et ACV, en leur permettant de garder une traçabilité de leurs projets et de mieux comprendre et maîtriser leurs trajectoire carbone. Notre plateforme réunit déjà plus 1.6 millions m2 de projet, ce qui constitue une des bases de connaissances les plus importantes de la construction bas carbone. Et ce jeu de données nous permet déjà de produire de la valeur pour nos utilisateurs aujourd’hui. Par exemple en accélérant la saisie et les besoins de connaissance de la réglementation grâce à l’allotissement intelligent et automatisé, ou bien en proposant des modèles de macro-composant réalistes. Notre expertise en data science va nous permettre de donner des recommandations plus intelligentes sur le choix des matériaux : comment atteindre des seuils 2028 ? Quels scénarios accessibles ? Quels labels et certifications envisageables ? Tout cela dans le but de prédire le plus tôt possible l’atterrissage carbone (et donc financier) d’un projet.
De la même manière, notre outil s’intègre dans un écosystème technologique complexe où la data doit facilement transiter. Nous sommes convaincus de la nécessité de délivrer une plateforme ouverte via des APIs pour accélérer la diffusion des données carbone et la collecte des informations permettant de réaliser une ACV sans friction. Dans ce cadre, nous allons continuer à nouer des partenariats avec des acteurs nous apportant des savoir-faire, comme ce que nous avons mis en place avec GoBuild, et ce que nous construisons avec des acteurs du BIM tels que DataSoluce
Nous pensons également que les industriels doivent être intégrés à la démarche bas carbone, et pour cela nous développons les outils leur permettant de générer des données environnementales plus facilement, de les rendre accessibles pour les prescripteurs et de construire ce lien entre base EPD, industriels et prescripteurs.
Enfin, à plus long terme, nous envisageons de nous étendre à d’autres pays européens.