La revue de l’ACV Bâtiment

Rencontre avec Hervé RIVAL, gérant fondateur du Bureau d’étude Fluide RVI

Rédigé par Antoine Delabre | juin 2022

Au premier janvier 2022, l’entrée en vigueur de la RE 2020 a bousculé les modes de travail de toute la filière française de la construction. Si beaucoup d’acteurs ont vécu ce changement comme une contrainte sur un secteur déjà en forte tension économiques, d'autres ont perçu opportunité pour faire du bâtiment bas carbone une moyen de valoriser leurs engagements et leurs savoir-faire au service d’une construction plus vertueuse.

Fermement convaincu de la nécessité de ce changement, Hervé Rival, fondateur du Bureau d’Etudes Fluides RVI, nous a accordé une interview pour nous parler de ses missions, des enjeux du secteur de la construction, et des convictions de son équipe autour de la transition écologique du bâtiment.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Hervé RIVAL et je suis le gérant fondateur du Bureau d’études Fluides RVI qui existe depuis 200

 

Qu'est-ce qu'un BE Fluides ?

Un bureau d’études Fluides s’intéresse à l’ensemble des réseaux dans le domaine de la construction / réhabilitation. On parle de réseau sec, les courants forts, les courants faibles…  et de réseaux  humides tout ce qui est composé d’air et d’eau.  

La mission est de réaliser des études techniques en initiant les coûts à prévoir mais également de s’assurer du bon respect des normes en vigueur. Au fur et à mesure du temps, le BE Fluides s’est vu attribuer des notions de thermique, d’énergétique et aujourd’hui de carbone.

 

Pouvez-vous me parler de votre entreprise en quelques mots ? 

RVI assure les missions d’ingénierie thermiques, fluides et carbone auprès des grands acteurs économiques, pour la conception ou amélioration de leur patrimoine immobilier, nous visons l'optimisation énergétique et la performance environnementale.

Nous accompagnons une cinquantaine de projets par an, auprès de grandes enseignes, mais aussi des bailleurs sociaux en neuf et en réhabilitations, sur toute taille de projets. Ceci grâce à une quinzaine de collaborateurs très impliqués qui assurent toutes les phases de ces études et également le suivi en réalisation.

 

Le carbone et les problématiques environnementales

 

Qu’est-ce qui vous a attiré vers les problématiques du carbone ?

L’envie de participer grandement à ce chantier mondial qu’est la décarbonation, et l’envie de ramener pour nos générations futures une planète à un niveau correct de CO2 dans l’atmosphère. 

Il faut savoir que la sensibilisation a eu lieu dès les accords de Kyoto lors des  années 90 de par un accord international à diminuer les Gaz à Effet de Serre dont fait partie le dioxyde de carbone (CO2), qui est responsable de près de 65 % de l'effet de serre, et donc du réchauffement climatique.

 

Quels sont selon vous les grands enjeux pour le secteur de la construction du point de vue environnemental ?

Les enjeux sont de taille afin d’assurer la réduction des émissions de carbone de façon significative. De par les choix et la mise en œuvre des matériaux respectueux de l’environnement, la réduction des consommations énergétiques lors des phases chantier, le travail collaboratif avec l’équipe de Maîtrise d’œuvre et le Maître d’ouvrage, c’est une véritable révolution.

 

Quels en sont les freins, et les opportunités ? 

Le principal frein est l’inertie que cela implique pour tous les acteurs. Dans un premier temps, et comme pour toute nouvelle réglementation, Il faut se former, comprendre, digérer, fédérer puis appliquer, et enfin évoluer sans cesse afin d'atteindre les objectifs fixés en 2050. 

L’application est progressive, et l’ensemble des moyens et outils évoluent sans cesse. Les acteurs sont nombreux, les interactions se multiplient. Les opportunités sont : de nouveaux métiers et une nouvelle façon de travailler. Chacun peut y trouver sa place.

 

Et vous, quels sont vos enjeux, vos difficultés, vos atouts dans ce contexte ?

D’abord, je dirais que notre devoir est d’être complètement acteur, en nous impliquant pleinement dans ce nouvel enjeu. 

Réaliser des calculs et du conseil sur la partie thermique est habituel pour un BE Fluide. Ajouter la partie carbone est naturellement inscrit dans notre ADN, de par les GES. Mais apprivoiser et intégrer complètement la partie carbone à nos calculs,  c'est différent. La difficulté a été de ne pas prendre du retard, anticiper et évoluer, c’est ce que nous savons bien faire : la crise du Covid nous a mis plus rapidement que prévu sur les rails en nous intéressant et nous formant sur le sujet plutôt que d’attendre que l’économie reparte. 

Pris au jeu, nous avons à ce jour réalisé une vingtaine de projets en RE 2020 au stade du PC.

 

Quels sont vos enjeux, vos douleurs liés à la RE 2020 ?  Comment vous y êtes-vous préparé ?

Par une prise de conscience du travail collaboratif qu'il faut effectuer au plus tôt du projet, autour d'outils de plus en plus performants. Alors cela se passe très bien. L'équipe a pleinement pris conscience de ce nouvel enjeu et s'y intéresse grandement.

 

Comment le secteur va-t-il réussir sa transition environnementale ?

Par cette prise de conscience du travail collaboratif au plus tôt du projet et autour d’outils de plus en plus performants.

 

Le carbone et l’ACV au sein de RVI, comment ça se passe ? 

Cela se passe très bien, l’équipe a pleinement pris conscience de ce nouvel enjeu et s’y intéresse grandement, la période COVID nous a permis de nous former, et de tester déjà les outils nouvellement mis en place, notamment par le biais de Vizcab.

 

Quels sont vos difficultés, vos enjeux ? Sur les différentes phases de projet (amont, aval…)

Principalement d’avancer avec le 6ème critère qui est l’indice carbone des matériaux, et le suivi de la nouvelle organisation mise en place.

 

Et avec les autres acteurs, est-ce que les échanges sont faciles sur ces problématiques ?

Les échanges sont nombreux, ils sont simples pour ceux qui ont fait l’effort de comprendre, d’anticiper, nous avons proposé des premières études au stade PC dès fin 2021 sur des projets existants, réalisés sous la RT 2012, les acteurs qui se sont rapprochés de nous comprennent. Les autres découvrent aujourd’hui, il faut sans cesse expliquer, démontrer ..

 

L’ACV : est-ce simple ? Combien de temps est-ce que ça vous prend ?

La base n’est pas difficile, mais c’est long et dès la première phase, les mises à jour sont très importantes. Tout évolue tout le temps. La quantité réalisée sur l’an passée est d’une vingtaine d’études pour les MO qui souhaitaient anticiper, du coup les temps sont très variables, cela va de 1 à 6 jours, suivant si l’ACV est réalisée sur le choix d’un matériel différents, d’un lot, ou du projet complet, et si nous devons chercher à optimiser suivant le cahier des charges du client. 

Au final le temps varie donc : d’1 heure à 2 semaines…

 

Focus sur Vizcab Eval

 

Qu’est-ce qu’il faut attendre d’un bon logiciel ACV : qu’est-ce que vous en attendez ?

Qu’il soit intuitif et qu’il permette un gain de temps lors de la saisie des études.

 

Pourquoi avoir fait appel à Vizcab ? 

Vizcab répondait complètement à notre recherche d’un outil novateur et très orienté de base sur l’ACV capable de nous accompagner dans ce nouvel enjeu.

 

Avez-vous eu des hésitations avant de souscrire à Vizcab Eval ?

Non car convaincu de travailler en amont sur le sujet, et Vizcab Eval était l’outil le plus intéressant sur le marché. 

 

Et qu’est-ce qui vous a convaincu d’opter pour Vizcab Eval ?

Notre rencontre lors d’un salon, la présentation puis les essais ont été de suite concluants.

 

Comment utilisez-vous Vizcab Eval ?

Nous l’utilisons en complément d’autres logiciels afin d’optimiser la saisie ACV et l’analyse des résultats. Par ailleurs les rapports sont très explicites et permettent un bon échange avec le Maître d’Ouvrage.

 

3 adjectifs pour décrire Vizcab Eval ?

Intuitif, performant, novateur.

 

Qu’est-ce que vous aimez le plus chez Vizcab Eval ? 

La détection automatique des fiches FDES et des lots. Enfin les rapports.

 

Pouvez-vous me décrire votre relation avec les équipes Vizcab ? 

 

Réactifs, à l’écoute et compétents à tous les niveaux !

 

Y-a-t-il une expérience qui vous a particulièrement marqué avec Vizcab ? 

Les deux premières expériences m’ont marqué. La première où l’objectif carbone n’était pas atteignable sous l’expérimentation E+C- de par les volontés minimalistes du Maître d’Ouvrage, et cela lui a été clairement démontré grâce à l’outil Vizcab. La deuxième lorsqu’un autre Maître d’ouvrage nous a donné carte blanche, et il a été simple d’arriver à l’objectif.

Pourriez-vous me parler d’un projet sur lequel l’utilisation de Eval a constitué un réel plus ?

Un projet de 80 logements sur Chambéry qui s’appelle le PIXEL, nous avons facilement atteint les objectifs dès le dépôt du permis lors de l’expérimentation E+C-, Eval a pris la suite d’Explo et l’ensemble a été d’une aide sans faille.

 

Que pourriez-vous dire à l’un de vos confrères qui hésiterait à travailler avec nous ? 

C’est un excellent outil, très complémentaire de nos logiciels habituels et sans devenir exclusif.

 

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